Au creux d’une forêt profonde
Aux camaïeux vert-bleutés,
Une vieille dame avait pris racine
Au creux d’un chêne.
Assise paisiblement dans sa cuisine,
Elle observait le monde
Avec bienveillance et lucidité.
Conte pour enfants ou réalité,
Je m’approchais, à pas de loup, du tronc majestueux,
Je cognais timidement sur l’écorce,
Comme on frappe à une porte.
Un porche arrondi s’entre bailla.
J’entendis une voix éraillée : « qui es-tu ? »
Fébrile, émue, je reconnaissais cette voix autrefois chérie.
Je lâchais dans un souffle : « Mamy, c’est moi ! »
La porte grande ouverte,
Je découvris ma grand-mère m’offrant un joyau rouge,
Tout en psalmodiant inlassablement d’une voix d’outre-tombe :
« N’aie pas peur, continue, guérit ! »